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10 juin 2014 2 10 /06 /juin /2014 20:43

Lecture Anaytique des 5 dernières strophes de « La Chason du Mal Aimé »

Si Guillaume Apollinaire n’avait pas décidé, presque au dernier moment, de placer deux de se plus récents poèmes, « Zone » et « Le Pont Mirabeau », en tête de son recueil Alcools, nul doute que c’est « La Chanson du Mal Aimé » qui aurait eu cette primeur. Ce poème, long de 59 quintils d’octosyllabes et renfermant des poèmes varié (le principal en italique, et 3 autres enchâssés en caractères romains), connut une longue élaboration, entre 1903 et 1909.

Il s’agit bien sûr de l’un des plus importants du recueil, aux yeux du poète qui y affirme sa figure de « mal aimé », se faisant par là l’héritier de poètes maudits (Baudelaire, Verlaine et Rimbaud, au XIXe siècle, mais aussi François Villion, au XVe s, qu’Apollinaire aimait beaucoup). Il a d’ailleurs failli donné son nom à un recueil en projet en 1909, Le roman du mal aimé, est désigné comme « La romance du mal aimé » et finira donc par devenir une Chanson.

Chanson, romance, roman ? Ce qui est sûr, c’est que ce poème se définit à la fois comme un texte narratif et lyrique. Il raconte le premier échec sentimental du poète (avec Annie Pleyden), commence à Londres et se termine à Paris, et il nous chante le retour vers la ville aimée et le recours à la poésie. Aussi, nous nous interrogerons, à partir des cinq dernières strophes du poème, sur la façon dont l’errance urbaine et sentimentale du mal aimé se transforme progressivement en un poème lyrique dans lequel Apollinaire affirme son identité de Poète. Pour cela, nous consacrerons notre première partie aux différentes fonctions que prend la ville de Paris, et la seconde aux formes de lyrismes présentes dans cet extrait, qui sont d’une grande diversité.

Problématique : Comment l’errance du mal aimé se transforme en affirmation de son identité de Poète ?

I / Une errance consolatrice dans la ville moderne

  1. Paris, ville de la consolation
  2. Paris, ville de la modernité
  3. Paris, ville de l’inspiration retrouvée

II / Sous le signe d’un lyrisme divers et multiplié

  1. Une expérience personnelle
  2. Des images fortement liées à la musique
  3. Un bilan lyrique (è amant déçu mais poète accompli)

Problématique : Comment l’errance du mal aimé se transforme en affirmation de son identité de Poète ?

I / Une errance consolatrice dans la ville moderne

  1. Paris, ville de la consolation

- Comme souvent, le poème se présente comme une sorte de cycle : début et fin se font échos (en s’opposant ici, plutôt) : Londres ; demi-brume (automnale ?) Mer Rouge vs Paris, juin, Soleil.

Londres = ville de la perte et de la perdition ( voyou, regard, yeux de honte, mauvais garçon qu’on suit => égarement)

Paris = ville de la consolation, où le poète se retrouve et repart en quête (de poésie, à défaut d’amour … mais le Phénix … cf épigraphe)

Paris cité 3 fois : aux 3 1ère strophe : Paris de juin, Paris du dimanche, Paris nocturne.

« Sans avoir le cœur d’y mourir » (p 43 v 4) : juste avant, il était question de Louis II de Bavière (cf p 43 1ère strophe, juste avant) mort noyé (et suicidé) è allusion discrète à l’envie de « sauter du pont » (cf « Pont Mirabeau), mais l’attrait de la ville le retient (ou bien lui ôte toute envie, même celle de mourir ?...)

Même si la tristesse (v 3) est présente, l’envie semble reprendre progressivement le dessus, ou en tout cas, faire hésiter le poète entre 2 humeurs différentes (comme nous le verrons plus précisément dans la partie II consacrée au lyrisme). En retrouvant ce qu’il aime dans Paris (ses habitudes et la modernité), Apollinaire retrouve aussi son inspiration.

  1. Paris, ville de la modernité

- strophe 1 : couleurs chaudes et lumineuses de Juin (feux de la Saint Jean) (cf « Zone », écrit + tard mais placé avant « La Chanson » : « Soleil cou coupé ».

- strophe 2 : orgues de Barbarie : instrument qui nous paraît traditionnel, mais en tout cas populaire et en vogue à l’époque, qu’on joue dans les « cours grises » (v 8) et qu’on écoute aux « balcons » (v 9)

- strophe 4 : cafés, chants tziganes, siphons (peut rappeler, là aussi, les lieux en vogue : Montmartre et Montparnasse, où se regroupe les artistes durant la Belle Epoque – et encore dans les années 20 d’après-guerre, qu’on appellera les Années Folles)

  • évocation (en peu de mots) d’une atmosphère, d’une ambiance diurne (ennuyeuse) et nocturne chères à Apolinnaire.

( strophe 3 surtout) : tramways (transport moderne), « folie de machines » (è révolution industrielle et progrès) ; électricité è associée à du « gin / Flambant (enjambement + oxymore) : lumière et « feux verts » qui circule et anime la ville.

=> alcool(s) (eau de vie, eau de feu ; titre même du recueil), feu, lumière sont des thèmes importants (voire même récurrents) chez Apollinaire. Comme chez Baudelaire déjà, chez qui le vin était célébré (dans une section des Fleurs du Mal), car il enivre et inspire à la fois.

  1. Paris, ville de l’inspiration retrouvée

- L’image générée par les tramways est sans doute la plus forte : le rails devienne une portée musicale (cf enjambement, là encore : « portées / De rails ») et les trains deviennent des notes qui s’animent follement, « musiquent » (néologisme) et projette une lumière colorée (verte : plus celle de l’absinthe que du gin, d’ailleurs … le gin étant transparent)

- métonymie (synecdoque, pour les intimes …) : les cafés sont gonflés (de monde, en fait, qui fume) de fumée (è peut rappeler la demi-brume londonienne)

- garçons (serveurs de café) vêtus d’un pagne => image exotique

- tziganes : nomades (un peu comme notre poète errant), chantres de la Bohème (appréciés, à l’époque) ; thème lui aussi récurrent dans le recueil => cf « Saltimbanques » (p 88) , « Crépuscule » (charlatan, tours, sorciers venus de Bohême, fées, enchanteurs, nain, arlequine et arlequin = troupe de saltimbanques, là aussi), « La Tzigane » (p 98) , « Les Cloches » (v 1 p 126)

  • Les dernières strophes de « La Chanson » concentrent donc en elles des thèmes chers à la poésie d’Apollinaire.

=> La perte de l’Amour et de tout sens, la longue errance (menaçant de noyade) ont ramené le Poète à ses premières amours : après avoir erré dans les coours grises des tristes dimanches, il se retrouve dans ses chers cafés emplis de chants tziganes, et retrouve tout son lyrisme, d’une forme multiple et variée …

II / Sous le signe d’un lyrisme divers et multiplié

  1. Une expérience personnelle

- Dès l’épigraphe, forte présence du « je » (v 1), référence à une date précise (1903) qui correspond à une étape importante de la vie d’Apollinaire (1ère déception amoureuse) et mention d’une mélodie (« je chantais »)

- Tout cela se retrouve encore à la fin : « mes doigts », « J’erre », « que j’ai tant aimée », « Moi qui sais » + interpellation répétée à la femme aimée « toi toi », comme s’il s’agissait de dire adieu, et d’évoquer le souvenir une dernière fois (cf Passé Composé = action accomplie ; l’amour est fini => on peut passer à autre chose (ou un autre) ) è l’expérience personnelle traverse tout le poème.

- Dans les strophes 2 et 3, pas d’indices de personnes, mais, comme dans les autres strophes, l’expression des sentiments personnels est bien présente, à travers la description évocatrice du paysage. MAIS, là où les Romantiques fusionnaient avec un paysage naturel, la « poésie nouvelle » et moderne puise ses images dans un paysage urbain :

- les orgues de Barbarie « sanglotent », les fleurs « aux balcons » penchent (signe de tristesse), les « cris » (chants) tziganes sont tristes, eux aussi ; mais également beaux et envoûtants.

- Mais ici, bien sûr, chaque sentiment éprouvé est lié à la musique : le lyrisme doit donc s’entendre dans tous les sens, et il est omniprésent.

  1. Des images fortement liées à la musique

Le soleil (rappelant Apollon) est une « ardente lyre » sur laquelle Apollinaire se « brûle » les « doigts endoloris » (comme Orphée qui, après sa descente aux Enfers, pleure en chantant son amour perdu)

« Les plus désespérés sont les chants les plus beaux

J’en connais d’immortels qui sont de purs sanglots » (Musset)

Le « délire » poétique (et élégiaque » est donc tout aussi « Triste » que « mélodieux »

- Bcp de références à la musique, dans chaque strophe : « lyre » ; « orgues de Barbarie », « musiquent », « cris » (chansons en fait, qui souvent crient la douleur de « l’amour ») « tziganes », et bien sûr, la dernière strophe.

=> si le lyrisme de la douleur demeure (mais, sans doute, s’estompe peu à peu), le lyrisme musical, lui, se démultiplie et se répand, sur Paris comme sur le poème.

Et, ultime forme de lyrisme, la dernière strophe sonne comme un retour, le refrain d’une « Chanson », justement, puisqu’elle apparaissait déjà (p 33) à la strophe 19 du poème. D’ailleurs, elle dresse également une sorte de bilan lyrique et poétique du poème tout entier, et de son auteur, qui y affirme son identité de Poète (bien aimé …)

  1. Un bilan lyrique (è amant déçu mais poète accompli)

Pour finir, après avoir 2 fois prononcé un « toi » (en guise d’adieu ?...), le « Moi » s’affirme dès le début de la dernière strophe, et énumère tout ce que « (je) sais » (= des textes que le Poète a appris seulement, ou qu’il a composé lui-même ? sans doute un peu des deux …)

- des lais (remarquez, dans ce 1er vers, l’assonance en « è ») : au Moyen Âge, correspondait à un récit accompagné de musique (cf les Lais de Marie de France, notamment) ; mais peut aussi faire penser au Testament de François Villion, qu’on appelait alors le Legs (et qui pouvait avoir la même orthographe, celle-ci étant bien plus libre que de nos jours … ô joie ! ^^)

- des complaintes : renvoie à la poésie élégiaque. Là aussi, à la fois du récit (histoire d’amour malheureuse, la plupart du temps) et de la mélodie, triste mais poignante.

- des hymnes : plus encore chant que récit ; mais les deux peuvent y être bien présent également

- des romances et des chansons.

  • vaste inventaire dont se revendique Apollinaire.

S’y retrouve, dans les 2 derniers vers, les mots composant le titre même du poème (un peu comme une mise en abyme, donc …)

- D’autre part, le « pour » accompagnant les groupes nominaux « reines » et « sirènes » peut s’interpréter de plusieurs manières : chantés par elles ou composés pour elles ?

- Le fait qu’il fasse référence à son poème, qu’il mentionne aussi la complainte « de mes années », et qu’il ait insérer 3 autres poèmes de natures diverses (autant de nouveaux récits et chansons) dans celui-ci nous incite bien à penser que Guillaume veut conclure en affirmant ses talents de compositeur-conteur.

- En fait, celui-ci constate (amèrement) qu’il peut servir les reines et charmer les sirènes (alors que ce sont elles qui séduisent, normalement), être aimé pour ses talents poétiques, mais que l’homme qu’il est n’a pas su retenir la femme qu’il aimait.

- Le mal aimé chante donc toute sa détresse, mais il en fait son œuvre même, et avec un grand talent !

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commentaires

L
bv mon frero jespere jvais avoir une note de zinzin a l'oral si je passe sur ce texte de gros fils de pute
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C
c est tres interessant, bravo
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N
Bonjour je me prénomme nadia mère de 3 enfants. Je vivais à briouze avec mon mari, quand en 2018 il décida d'aller en voyage d'affaire à Bresil , où il tomba sur le charme d'une jeune vénézuélienne et ne semblait même plus rentrer. Ces appels devenaient rares et il décrochait quelquefois seulement et après du tout plus quand je l'appelais. En février 2019, il décrocha une fois et m'interdit même de le déranger. Toutes les tentatives pour l'amener à la raison sont soldée par l'insuccès. Nos deux parents les proches amis ont essayés en vain. Par un calme après midi du 17 février 2019, alors que je parcourais les annonce d'un site d'ésotérisme, je tombais sur l'annonce d'un grand marabout du nom ZOKLI que j'essayai toute désespérée et avec peu de foi car j'avais eu a contacter 3 marabouts ici en France sans résultat. Le grand maître ZOKLI promettait un retour au ménage en au plus 7 jours . Au premier il me demande d’espérer un appel avant 72 heures de mon homme, ce qui se réalisait 48 heures après. Je l'informais du résultat et il poursuivait ses rituels.Grande fut ma surprise quand mon mari m’appela de nouveau 4 jours après pour m'annoncer son retour dans 03 jours. Je ne croyais vraiment pas, mais étonnée j'étais de le voire à l'aéroport à l'heure et au jour dits. Depuis son arrivée tout était revenu dans l'ordre. c'est après l'arrivé de mon homme que je décidai de le récompenser pour le service rendu car a vrai dire j'ai pas du tout confiance en ces retour mais cet homme m'a montré le contraire.il intervient dans les domaines suivants<br /> <br /> Retour de l'être aimé<br /> Retour d'affection en 7jours<br /> réussir vos affaires , agrandir votre entreprises et trouver de bon marché et partenaires<br /> Devenir star<br /> Gagner aux jeux de hasard<br /> Avoir la promotion au travail<br /> Envoûtements<br /> Affaire, crise conjugale<br /> Dés-envoûtement<br /> Protection contre les esprits maléfices<br /> Protection contre les mauvais sorts<br /> Chance au boulot évolution de poste au boulot<br /> Chance en amour<br /> La puissance sexuelle.<br /> agrandir son pénis<br /> Abandon de la cigarette et de l'alcool<br /> Guérir tous sorte de cancer<br /> portfeuille magic multiplicateur d'argent<br /> <br /> voici son adresse mail : maitrezokli@hotmail.com vous pouvez l'appeler directement ou l 'Ecrire sur whatsapp au 00229 61 79 46 97
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K
Je suis ici pour témoigner sur la façon dont ce puissant lanceur de sorts appelé Dr. Padman m'a aidé à réparer ma relation. J'ai eu le cœur brisé quand mon amant m'a dit qu'il n'était plus intéressé à m'épouser parce qu'une autre dame avait utilisé une magie noire sur lui. J'ai pleuré et sangloté tous les jours, jusqu'à ce que ça devienne si grave que j'ai contacté Internet pour obtenir de l'aide, c'est alors que j'ai lu une critique sur l'excellent travail du Dr Padman, puis je l'ai contacté pour obtenir de l'aide pour retrouver mon amour et ma vie. , il m'a aidé à lancer un puissant sortilège d'amour et à ma plus grande surprise après 24 heures à faire le sortilège d'amour, mon amant est revenu sur ses genoux en me suppliant de lui pardonner.Nous sommes maintenant mariés et merci au Dr Padman Wonders pour son aide me sauver ma relation, vous pouvez contacter le Dr padman par e-mail padmanlovespell@yahoo.com ou info@padmanspell.com Site Web: https://padmanspell.com/index-3.html ou WhatsApp +19492293867
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E
Je suis très heureux de publier ici ce témoignage sur la façon dont un grand lanceur de sorts m'a aidé à ramener l'amour de ma vie. Je sais qu'il y a beaucoup de femmes comme moi qui ont tant fait pour retrouver leur mari ou leur amour une fois, je suis ici pour vous dire à toutes de ne pas chercher plus loin parce que la réponse est ici. Je crois sincèrement que s'il y a jusqu'à cinq lanceurs de sorts comme le Dr ODION, ce monde serait un meilleur endroit, j'ai vu des gens se plaindre de la façon dont les fausses castes de sorts ont promis de les aider, mais avec le Dr ODION, je vous dis que votre problème est déjà résolu. Mon mari et moi étions séparés depuis 4 mois et je ne pourrais pas supporter de vivre sans lui, j'ai tout essayé pour le récupérer mais rien ne fonctionnait jusqu'à ce que je voie de nombreux témoignages sur un lanceur de sorts appelé Dr ODION et à quel point son travail est formidable. est. et je l'ai contacté via WhatsApp sur (+2349060503921) immédiatement et suivez l'étape qu'il a demandé et dans les 48 heures suivantes, mon amant m'a appelé et était impatient de me pardonner et qu'il ne souhaitait rien de plus que de m'avoir dans ses bras pour toujours. J'ai rempli tellement de joie et de bonheur que j'ai trouvé le Dr ODION J'espère que vous trouverez tous ici mon témoignage et que vous récupérerez votre mari en seulement 48 heures grâce à DR ODION contactez son adresse e-mail (drodion60@yandex.com) et vous pouvez également WhatsApp lui sur +2349060503921.
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