« LES GRENOUILLES QUI DEMANDENT UN ROI »
=> La réécriture est-elle vécue comme une contrainte par La Fontaine ?
=>En quoi sait-il être à la fois innovant et ficèle à son (ses) modèle(s) ?
I / Ce que La Fontaine reprend de ses prédécésseurs => D’Esope à Phèdre, puis des deux modèles antiques à La Fontaine
- L’intrigue : les différents épisodes qui composent le récit - Les personnages - Le mélange de réalisme et de fantaisie (=> merveilleux) - La morale
II / Ce qu’il transforme
- Une plus forte personnification des grenouilles - Une évocation de la Nature plus présente et plus détaillée - Une bonne part d’humour
III / L’art de La Fontaine, conforme à la période classique.
-Une esthétique classique : des vers, une expression claire + du rythme et de la variété. - L’Imitation des Anciens (respect des règles ; perpétuation d’une tradition) - Plaire et instruire : humour + argumentation indirecte : il y a de la réflexion (même politique) derrière le rire et la forme agréable.
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Introduction :
En matière de réécriture, le plagiat est aujourd’hui une pratique fortement décriée, surtout depuis l’existence des droits d’auteur. Pourtant, lors de la période classique (1660-1680), s’inspirer des œuvres antiques était alors perçu comme un gage de qualité ; c’est pour cette raison qu’un auteur comme La Fontaine s’est souvent inspiré des fables d’Esope et de Phèdre pour composer les siennes. C’est notamment le cas de la fable « Les grenouilles qui demandent un Roi ». Or, dans son épitre à Huet, La Fontaine prend soin de préciser que « mon imitation n’est pas un esclavage ». C’est pourquoi nous nous demanderons de quelle façon celui-ci s’y prend pour pratiquer la réécriture à la fois avec fidélité et originalité, sans que l’imitation devienne pour lui une contrainte.
Ainsi nous commencerons par mettre en évidence ce que La Fontaine reprend de ses prédécesseurs. Puis nous nous intéresserons à ce qu’il transforme, justement, de cette matière première. Pour finir, nous pourrons alors mieux chercher à cerner ce qui caractérise l’art de La Fontaine, et ce qui fait de lui un illustre représentant de la littérature classique.
Conclusion :
Au cours de notre étude, nous avons donc pu constater que La Fontaine n’est pas asservi à ses modèles antiques, comme il l’affirmait lui-même dans son épitre à Huet. S’il y reprend bel et bien l’intrigue, les personnage, ce mélange caractéristique de détails réels d’un côté et fantaisiste de l’autre, tout en modifiant légèrement la morale, il apporte également des transformations : une plus grande personnification des grenouilles et de leurs diverses réactions face à la situation, une plus forte évocation de la Nature, et, surtout, une plaisante touche d’humour. « Plaire et instruire », imiter les Anciens, s’exprimer de façon claire, efficace et avec un certain art : voilà ce qui caractérise le style de La Fontaine et fait de lui un auteur de la période classique, mais aussi un fabuliste encore apprécié de nos jours, et pas seulement des enfants.