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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 00:05

 

« LES GRENOUILLES QUI DEMANDENT UN ROI » 

 

=> La réécriture est-elle vécue comme une contrainte par La Fontaine ?

=>En quoi sait-il être à la fois innovant et ficèle à son (ses) modèle(s) ?

 

 

I / Ce que La Fontaine reprend de ses prédécésseurs

=> D’Esope à Phèdre, puis des deux modèles antiques à La Fontaine

 

- L’intrigue : les différents épisodes qui composent le récit

- Les personnages

- Le mélange de réalisme et de fantaisie (=> merveilleux)

- La morale

 

II / Ce qu’il transforme

 

- Une plus forte personnification des grenouilles

 - Une évocation de la Nature plus présente et plus détaillée

- Une bonne part d’humour

 

III / L’art de La Fontaine, conforme à la période classique.

 

-Une esthétique classique : des vers, une expression claire + du rythme et de la variété.

- L’Imitation des Anciens (respect des règles ; perpétuation d’une tradition)

- Plaire et instruire : humour + argumentation indirecte : il y a de la réflexion (même politique) derrière le rire et la forme agréable.

 

 

Introduction :

            En matière de réécriture, le plagiat est aujourd’hui une pratique fortement décriée, surtout depuis l’existence des droits d’auteur. Pourtant, lors de la période classique (1660-1680), s’inspirer des œuvres antiques était alors perçu comme un gage de qualité ; c’est pour cette raison qu’un auteur comme La Fontaine s’est souvent inspiré des fables d’Esope et de Phèdre pour composer les siennes. C’est notamment le cas de la fable « Les grenouilles qui demandent un Roi ». Or, dans son épitre à Huet, La Fontaine prend soin de préciser que « mon imitation n’est pas un esclavage ». C’est pourquoi nous nous demanderons de quelle façon celui-ci s’y prend pour pratiquer la réécriture à la fois avec fidélité et originalité, sans que l’imitation devienne pour lui une contrainte.

            Ainsi nous commencerons par mettre en évidence ce que La Fontaine reprend de ses prédécesseurs. Puis nous nous intéresserons à ce qu’il transforme, justement, de cette matière première. Pour finir, nous pourrons alors mieux chercher à cerner ce qui caractérise l’art de La Fontaine, et ce qui fait de lui un illustre représentant de la littérature classique.

 

Conclusion :

            Au cours de notre étude, nous avons donc pu constater que La Fontaine n’est pas asservi à ses modèles antiques, comme il l’affirmait lui-même dans son épitre à Huet. S’il y reprend bel et bien l’intrigue, les personnage, ce mélange caractéristique de détails réels d’un côté et fantaisiste de l’autre, tout en modifiant légèrement la morale, il apporte également des transformations : une plus grande personnification des grenouilles et de leurs diverses réactions face à la situation, une plus forte évocation de la Nature, et, surtout, une plaisante touche d’humour. « Plaire et instruire », imiter les Anciens, s’exprimer de façon claire, efficace et avec un certain art : voilà ce qui caractérise le style de La Fontaine et fait de lui un auteur de la période classique, mais aussi un fabuliste encore apprécié de nos jours, et pas seulement des enfants.

 

 

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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 23:48

« LA CIGALE » D’ANOUILH

 

Rapide présentation : La Fontaine s’est inspiré d’Esope pour écrire « La cigale et la fourmi » (= 1ère fable de son 1er livre è place importante ; sans doute la plus célèbre) ; depuis, cette fable est elle-même devenue un modèle pour d’autres auteurs (Tristan Corbière, Françoise Sagan, Jean Anouilh). Anouilh, plus connu pour sa réécriture d’Antigone de Sophocle, a aussi publié un recueil de Fables, prenant comme référence (et comme caractéristiques) les fables de son illustre prédécesseur.

La preuve, sa « Cigale » débute en reprenant les 2 1ers vers de La Fontaine. Puis elle est transposée dans un contexte plus contemporain (celui des années 60 : période plus engagée, où se met en place la critique de la « société du spectacle »), et est considérablement amplifiée, comme nous le verrons dans la 1ère partie. Puis nous verrons que le traitement des deux personnages principaux est fortement modifié : la cigale a bien changé, depuis le XVIIème siècle, et le rusé Renard a pris la place de la Fourmi pingre. Enfin, nous montrerons que la satire « mordante » d’Anouilh se préoccupe moins de morale que de critiquer un système : celui du show-business et de son comportement cynique (déjà, dans les années 60 …)

 

 

I / Une réécriture fortement amplifiée de la fable de La Fontaine

 

II / Deux personnages assez différents de la fable d’origine

 

III / Une satire de la société (mercantile) du spectacle

 

 

 I / Une réécriture fortement amplifiée de la fable de La Fontaine

 

- un titre légèrement différent (seule la Cigale est mise en avant ; et pour cause, la Fourmi a disparu, au profit du Renard)

- 2 1ers vers identiques : référence (citation) explicite ; mais dès le 3ème vers, nous sommes introduit dans un contexte plus contemporain (« casinos », « boîtes »). De plus, situation de la Cigale d’emblée opposée à celle de son ancêtre : « fort bien pourvue » (v 4) (vs « fort dépourvue » dans la fable modèle) [la reprise (3ème et dernier vers identique à La Fontaine) n’est là que pour mieux marquer l’opposition]

- L’apparition du renard (en lieu et place de la fourmi) étonne [jeu avec l’effet d’attente], sa « profession » un peu moins : « spécialisé dans les prêts hypothécaires » (v 10) = usurier.

- + de précision sur l’attitude et le caractère des personnages (voir partie 2) et parties discursives plus amplifiées [ èon pourrait penser à des didascalies, pour  les parties narratives, et à des répliques savamment distillées pour les autres]

- 22 vers chez LF ; 57 ici ; Anouilh a gardé les vers, mais plus diversifiés : chez LF, seul le vers 2 (« Tout l’été ») différait des autres (7 syllabes = heptasyllabes) ; ici, on trouve encore des heptasyllabes, mais aussi des alexandrins et surtout des octosyllabes ; joue également aves les rejets (vv. 16-17 ; vv. 40-41 ; vv 56-57) ou des enjambements (vv. 23-24)

 

II / Deux personnages assez différents de la fable d’origine

 

- reprend des caractéristiques de la fable : références à un monde animal anthropomorphisé (cigale è (artiste) qui chante ; renard è rusé (banquier) + « J’ai un serpent pour avocat » (v 43) et la cigale « Dans une cape de renard » (v 47)

- fournit plus de détails pour caractériser les personnages (et marquer le décalage entre leurs paroles et leurs pensées ou attitudes è ironie ; double-jeu)

Dans 1 1er tps, cigale présentée (telle que croit la voir le Renard) « l’œil noyé sous le fard /

Tout enfantine et minaudière » (vv 11-12), mais en fait « l’œil froid » (v 33) + v 35 (rappelle le v 11) è opposition apparence – réalité.

- pareil pour le renard (mais on s’y attendait plus) : « souriant avec bonhommie » (v 29) , « tout sucre et tout miel » (v 34). Tient un discours douceureux, hypocrite (persuasif) dont il ne pense pas un mot (vv 14-28) : feint de placer les artistes au-dessous de tout, présente l’argent comme « un aspect bien trivial » (vv 16-17), va même jusqu’à faire référence à la « condition humaine »

- mais suivant la logique (propre à la farce è retournement de situation) de l’arroseur arrosé, le renard est tombé sur plus rusée que lui (è « drapée (…) dans une cape de renard » (vv 46-47) et surtout plus cynique (« œil froid » (v 33) ; « regard d’acier » (v 35)

+ cf progression du discours : l’absence de moral de la cigale nous apparaît petit à petit (cf vv 50-55) ; surtout v 51 (parenthèse / clin d’œil : le renard a la naïveté de croire encore en la naïveté de la cigale ; ne peut pas soupçonner tant de cruauté et de calcul)

 

è Anouilh joue (et retourne efficacement) les stéréotypes associés à ces deux personnages.

 

III / Une satire de la société (mercantile) du spectacle

 

- La cigale a quitté la campagne pour un milieu urbain : « boîtes » (lieu de divertissement) ; « casinos » (lieu de l’argent facile, qui passe de mains en mains).

- champ lexical de la banque, de la finance : « établissements » (v 7) ; « placement » (v 8) ; « prêts hypothécaires » (v 10) ; « taux d’intérêt » (v 39) è la cigale (comme le renard) est plus préoccupée par l’Argent (partout) que par l’Art. è ironie (involontaire) dans le propos qu’Anouilh fait tenir à son renard vv 30-31 (« ne sacrifier qu’aux muses »)

- cynisme totale (le terme « cynique » est employé v 56 et rime avec « musique », le dernier mot du poème) de la cigale : aucune compassion, surtout envers les pauvres (« œil froid »)

- dénonciation des apparences (« fard ») : derrière une sympathie et bienveillance jouée se cache cruauté et mépris ; derrière les animaux se cachent des hommes (et leurs travers) ; derrière une histoire plaisante (on sourit ; on apprécie les effets de surprise) se cache une terrible cruauté, d’un effroyable réalisme.

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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 23:46



« La Laitière et le pot au lait » et « Le curé et le mort »

 

 

- Présentation (brève) : une fois n’est pas coutume, 2 fables qui ne prennent pas pour modèle une fable de l’Antiquité, mais une nouvelle pour la 1ère et une anecdote réelle pour l’autre. Ces deux fables forment un diptique (la 1ère fable est d’ailleurs rappelée dans le dernier vers de la seconde fable). On comprend donc rapidement qu’il y a des liens qui les unissent toutes deux ; aussi bien dans la forme que dans le fond. C’est ce que nous allons à présent étudier.

 

 

I / Les similitudes entre les deux fables

 

II / Une morale commune mais des registres différents (un comique léger contre une satire mordante)

 

III / Laquelle des fables est la plus plaisante (par sa tonalité, son rythme, son style les images employées,  ce qu’elle évoque, etc …) ?

 

 

 

I / Les similitudes entre les deux fables

 

- FABLE 1 : 2 temps : récit (29 1ers vers) ; morale longue (14 vers)

 

            - récit : en 3 parties :

- vv1-11 : présentation de Perrette (portrait à l’imparfait, apparence vestimentaire, mobile de son voyage, pensées).

- vv 12 à 21 : discours direct (monologue intérieur) : Perrette rêve d’enrichissement.

- vv 22 à 27 : retour au récit (présent de narration) : chute (de l’histoire et de Perrette)

- vv 28-29 : épilogue (au passé simple) : anecdote campagnarde devenue une farce (è comique)

 

- FABLE 2 : récit suivi d’une brève morale de trois vers

- du début au v 14 : présentation des personnages et de la situation : un convoi funèbre (imparfait)

- puis discours direct entrecoupé de brefs fragments de récit (vers 18 à 20 et 24, 25) : introduit le lecteur dans les pensées (surprenantes) du curé (plus matérialiste que spirituel …)

- vers 29-35 : présent + verbes de mouvement (è rupture) : dénouement (chute) : mort du curé.

 

Dans les 14 1ers vers, on remarque une alternance entre évocation du mort et évocation du curé ; souligne le contraste (« tristement » / « gaiement » ) ; puis 5 vers pour décrire le mort dans son cercueil, suivis de 5 vers évoquant le curé en prière. è jeu (ironique) opposant puis liant le sort des 2 personnages.

 

è points communs dans la forme (structure récit / discours /dénouement) , comme dans le fond : 2 personnages qui font des projets enthousiastes mais que la réalité (sous la forme d’un accident) vient contrarier : d’une façon plus brutale (et tragique) pour le curé (= personnage moins sympathique) è registre plutôt comique (décor champêtre) pour la fable 1 ; plutôt satirique et tragique pour la fable 2 (la punition se fait plus forte et agit elle-même comme une sorte de moralité : le curé est puni de ses mauvaises pensées, immorales).

D’autre part : 2 personnages en marche (physiquement + marche vers un destin rêvé que la réalité va briser net) ; 2 chutes ; 2 monologues. 2 allusions à Rabelais : « Picrochole » (conquérant ridicule) d’un côté et « Jean Chouart » de l’autre (nom grotesque pour un curé …)

 

 

 

 

 

II / Une morale commune mais des registres différents (un comique léger contre une satire mordante)

 

 

Morales communes, rappelant l’adage familier « Il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ». Autrement dit, s’il est bon d’avoir des projets, mieux vaut ne pas se laisser emporter par ses rêves.

- mais : si le sens est le même, dans la forme, les 2 morales diffèrent : dans la fable 1 morale de 14 vers (longueur assez rare) tandis que la seconde (plus abrupte, presque sèche ; lapidaire) n’en fait que 3.

- morale 1 : commence par 2 questions (rhétoriques) destinées à interpeller le lecteur (« quel esprit » ; « qui ») , puis insiste sur la dimension universelle (nombreuses répétitions de « tous », « tout » + « chacun ») , avant d’avoir recours à la 1ère personne (= forte implication)

 

Par ailleurs, les registres employés pour en arriver à cette conclusion ne sont pas tout à fait les mêmes : è une certaine tendresse pour Perrette (prénom affectueux ; « Notre laitière » (v 7) alors que La Fontaine dénonce l’hypocrisie et la rapacité du Curé (è par l’opposit° dès la 1ère rime « tristement » / « gaiement » ; + vv 18-19 : « Messire Jean Chouart couvait des yeux son mort /

Comme si l’on eût dû lui ravir ce trésor » è « Jean Chouart » = nom grotesque (voire insultant) ; mort / trésor = les prières n’ont aucune valeur ; seul compte l’argent qu’elles vont rapporter.

            è Perrette est simple : jeune campagnarde « légère et court vêtue » (v.4) , « cotillon simple et souliers plats » (v 6) ; le curé est retors (cf vv 16-17 = ce que cachent les nombreuses prières.

            è registres différents dans la chute : pour Perrette, gravité moindre (=> « farce » (v 28) + « mari » « battue » = caractéristiques de la farce  (cf Guignol et son bâton) è registre comique

- pour le curé, mort (= retournement de situation et ironie du sort) è registre tragique

+  donne l’impression d’une juste punition (providentielle ?...) , étant le peu de respect manifesté à l’égard du mort. Satire traditionnelle de l’hom d’église amateur de bonne chère et attachés plus qu’il ne veut le faire croire aux biens terrestres.

 

III / Laquelle des fables est la plus plaisante (par sa tonalité, son rythme, son style les images employées,  ce qu’elle évoque, etc …) ?

 

FABLE 1 : - cf rythme allègre des 1ers vers (reflète l’entrain et la légèreté du personnage) è alternance alexandrin / octosyllabe ; alexandrins coupés à l’hémistiche qui miment le pas vif de Perrette + son impatience ( 1, 3, 4, 5) + rapidité des calculs, envol de son imagination, suggérés dans les vers 9 à 11. L’alexandrin ds le monologue accompagne l’envolée du rêve, l’emballement (= perte de contact avec le réel) ; puis contraste brutal avec la réalité, comme accentué par les octosyllabes des vers 25 à 29.

 

            - le lexique décrit la hâte de la laitière : « allait à grands pas » (v 4) ; « agile » (v 5) ; « diligent » (v 11) ; « déjà » ( v 8 ) +  verbes d’actions introduisant le rêve (« comptait » (v 8) ; « achetait » (v 10) )

           

            - jeu des temps verbaux utilisés : imparfait dans le récit (vv 1-11) , puis présent (« il m’est facile » , v 12) , suivi de futurs (« sera » (v 14) ; « coûtera » (v 16) , etc) + un imparfait et un passé simple « Il était, quand je l’eus ») reflète la confusion entre l’imaginaire et le réel.

 

FABLE 2 : joue aussi sur le rythme (rapide) ; prédominance d’octosyllabes qu’accompagnent quelques alexandrins è mettre en relief certains aspects (cf v 5 ou vv 18-19)

- énumération vv 12-14 = prières expédiées rapidement

- met en place la situation et surtout établit le contraste entre les 2 « personnages » : le curé (« gaiement ») et le mort (« tristement » , « hélas » ) ; sort lié jusqu’à la fin è cf chiasme vv 33-34 et rime « pasteur »  / « seigneur »

- fin : effet d’accélération è octosyllabes (30, 31, 34, 35), enjambement (31, 32) , allitérations imitatives (v 32 : répétition du son [k], suggérant le choc ; lourdeur des 3 sons [p] vers 33). 

+ hiatus disgracieux (« un heurt », v 30) suivi d’une succession rapide d’événements (« heurt » qui renverse le « char » (30), « choc » (32) du cercueil qui « entraîne » (33) la mort du curé) è effet de surprise et péripétie d’autant plus inattendue qu’elle est rapide.

 

 

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8 mai 2011 7 08 /05 /mai /2011 23:41

« La mort et le bûcheron »  de La Fontaine  / « Le bûcheron et la mort » de Boileau

 

 

Présentation : 2 réécritures contemporaines d’une fable d’Esope : La Fontaine et Boileau se connaissent bien ; ils font tous deux partie des « Anciens » contre les « Modernes. Boileau est l’auteur d’un Art poétique (essai théorique, sorte de manifeste de l’art classique), dans lequel on trouve ces deux célèbres vers : « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement

                                                     Et les mots pour le dire arrivent aisément. »

 

Alors que La Fontaine a écrit cette fable en 1668, dans son 1er Livre, Boileau la reprend plus tard, pour ne la publier qu’en 1701, dans des Poésies diverses. Boileau n’est pas un auteur de fables. S’il a décidé d’écrire sans doute, sans doute est-ce parce qu’il reprochait à La Fontaine de ne pas avoir été fidèle à son modèle .En effet, ce dernier avait d’abord intitulé sa fable « La mort et le malheureux », et finissait en citant l’épicurien Mécène :

« Qu’on me rende impotent,

Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu’en somme

Je vive, c’est assez, je suis plus que content. »

 

 I/ Les différences entre les deux fables

 

II / Le personnage du bûcheron à travers les deux fables

 

III / Une morale présente contre une autre implicite, pour un sens différent ?

 

 

I/ Les différences entre les deux fables

 

- longueur des 2 fables (manifeste) : 20 vers pour la Fontaine ; 9 pour Boileau è Boileau va à l’essentiel , plus concis (comme Esope) ; La Fontaine détaille.

- dans les 2 fables : alexandrins majoritaire + 1 octosyllabe chez Boileau et 2 (+ 4) chez LF

- morale énoncée en 3 vers chez LF, implicite chez Boileau Morale entièrement en octosyllabes.

- Chez l’un comme chez l’autre, 4 1Er vers = rimes embrassées, puis rimes plates (ou suivies) ; mais 4 dernier vers du « récit » et 4 vers de la morale en rimes croisée chez LF.

 

- ce qui est (presque) identique dans les 2 fables : les 3 1ers vers (LF ajoute le vers 4 è l’idée qu’il veut rentrer chez lui) ; puis vers 5-6 de LF ç> vers 4-5 de Boileau. C’est à partir de là que LF ajoute des éléments à sa fable => monologue intérieur (discours indirect libre), introduit par « il songe à son malheur » (v 6)

Puis les 4 derniers vers du « récit » en lui-même correspondent au 4 derniers vers de la fable de Boileau. è en tout, 1 + 6 vers ajoutés : qu’est-ce que cela change ?...

 

II / Le personnage du bûcheron à travers les deux fables

 

- Ds les 2 fables, le bûcheron est âgé (mais cela est exprimé différemment) : v2 chez LF ; « dans l’extrême vieillesse » chez Boileau ; labeur harassant (v 1 et 3 ; LF ) ; ( idem chz B )

- registre pathétique utiliser dans les 2 cas : « pauvre bûcheron » chez l’un comme chez l’autre ; « gémissant » (v 3 ; LF) , « effort » et « douleur » (v 5 ; LF) ; v 3 B (« peine » et détresse »)

- ms chez LF, l’écart entre le sujet (« bûcheron ») et le verbe à l’imparfait (« marchait ») est plus important : ajoute des détails, ralentit le rythme de la phrase, fait sentir la difficulté de la marche et tout le poids du fardeau.

- allitération en «[f] chez La Fontaine : suggère le souffle (lourd, rapide sous l’effort)

- le monologue intérieur chez LF renforce le désespoir du bûcheron : présent de narration (+ qque chez Boileau) ; 2 questions (rhétoriques) ; chiasme ? ( v 9 ) et énumération (= accumulation des ennuis è personnage accablé par ses malheurs divers.

- plus détaillé, plus réaliste (on se sent plus proche du bûcheron)

 

 

 

III / Une morale présente contre une autre implicite, pour un sens différent ?

 

- Des différences dans le dénouement : LF « il appelle la Mort » (v 13) ; chez B, il l’appelle « cent fois » (v 6 è hyperbole)

- Chez B, propos de la Mort rapporté au discours direct

- B précise le revirement de son personnage (« prompt à se corriger » ; v 8), alors que LF semble rester plus neutre (mais il y a une morale)

- pour B, comme chez Esope, la moralité semble inutile (elle va de soi) ; LF : donne à son propos un caractère universel (comme souvent)

                        è incohérence (et inconstance) du genre humain : toujours prêt à ce plaindre, mais préfère encore la douleur de vivre à la (hantise de) la mort. Vrai pour tous les hommes, LF compris (« nous » v 18 ; « des hommes » v 20)

- le récit aura servi de démonstration à cette conclusion énoncé plus rapidement que le reste (quatrain d’octosyllabes)

 

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 23:03

Le Félin procrastinateur

 

L'aube éclaircit la prairie, le monde se lève.
Chacun se réveille et fait quelque chose.
Les oiseaux chantent et les fleurs éclosent.
Mais le chat lui dort encore et profites de ses rêves.

« J’ai le temps jusqu’à demain », dit-il de bon matin.
Telle est sa phrase favorite,
Cette phrase qui certains irrite,
Et exaspère au plus haut point.

Lorsqu’on le charge d'une tâche,
Celui-ci, feignant et lâche,
Bien que des jours entiers on le lui rabâche,
Flâne, oublie et n’en fait rien.

Un jour, un oiseau colporta :
"Grand malheur Monsieur le Chat ! "
Celui-ci, surpris, lui demanda pourquoi, 
L'autre de répondre "Votre mère est malade !
Sous 3 jours ou elle mourra ! "

Celui-ci alors s'affaira ,
Sortit du lit, plia bagages, 
Dans un tel remue-ménage,
Que chacun lui demanda :

"Où allez-vous Monsieur Le Chat ?
Vif et agile, alerté comme cela,
Vous semblez, fort différent
Des autres jours, nonchalant."

Je m'en vais voir ma mère, mourante !
Disait-il d'une voix navrante.
"Je cours pour le moment chez le médecin
Chercher remèdes pour son bien."

Mais arrivé à bon port,
Lorsque devant lui se dressa une immense porte en argent,
Au lieu de courir au village voisin, il se dit sans remords :
"Patience, rien ne presse, j'irais le jour suivant."

 

Le lendemain, il alla chercher les soins,
Et se mit en route, un voyage de 3 jours.
Mais pendant celui-ci, lors d'un petit détour,
Tomba malade, au bord d'un beau bassin.

Enfin il arriva voir sa mère,
Malade, toussant et affaibli ,
Et constata avec grande misère,
Que celle-ci était morte, gisante dans son lit.

Il revint alors au village,
Honteux, malade, peiné.
Supportant les remarques de passage
Des habitants tous informés.

Il alla dans son lit et ne pu plus en sortir,
Si bien qu'il appela en urgence un médecin,
Mais bien que tous le virent souffrir,
Aucun ne sonna à sa porte, personne ne vint.

Prétextant d’autres impératifs,
Chacun remit sa vie au jour d’après,
Laissant le pauvre chat, malheureux et plaintif,
Mourir en sa demeure, regrettant ses faits.

Ne remettez pas à demain ce que vous pouvez faire aujourd'hui.
Vous vous attirerez peut-être de gros ennuis.
Et lorsqu'un jour, vous aurez besoin de quelqu'un ,
Personne ne viendra vous tenir la main.

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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 23:07

La Chenille et le Papillon

 

 

Une chenille hâlée

Un soir d'été

Se déléctait

D'un aérien ballet

Donné par son aîné

Le papillon.

 

Messire Papillon

Regorgeant de prétention

Devant tant d'admiration

Virevolta

De-ci, de-là

En haut, en bas

Ceci pour épater

La jeune émerveillée.

 

Pour le bouquet final

Il s'approcha tant bien que mal

De cette boule couleur de miel

Qui lui incendia les ailes ...

 

Il arrive qu'à trop en vouloir

On finisse par ne plus rien avoir

Comme ce papillon

Rempli de prétention

Qui, pensant épater la galerie,

Redescendit parmi les fourmis.

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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 20:37

L'Homme et l'Amitié

 

L'Amitié se promenant sur les chemins

Glissants et sinueux de la vie

Entendit des cris, des cris de douleur sans fin.

Cherchant d'où prove cette souffrance infini,

L'Amitié vit un homme renfermé sur lui-même.

 

Son corps tremblant de la tête au pied,

Des larmes s'écoulant par flots extrêmes,

Il leva les yeux à l'approche de l'Amitié.

 

Elle put y découvrir un visage enfantin

Treize ans pas plus, des yeux bleus emprunt de douleur.

Elle lui demanda : «  Pourquoi tant de chagrin ?

Pourquoi tant de chagrin pour un si petit cœur ? » 

 

Et il lui répondit :

«  Ma mère a été emportée par une violente maladie

Mon père et ma sœur, d'un accident l'ont suivi

Me laissant seul dans ce puits sans fond.

Désormais, je me laisse dépérir sur l'océan de la dépression »

 

Touché par son histoire,

L'Amitié lui tendit la main, le releva et le consola.

Tous deux avancèrent sur ces chemins dérisoires

Incertains de leurs destination, ils marchèrent tout droit.

 

L'homme accablé par une souffrance si pesante,

Qu'il en eût le dos courbé.

L'Amitié le soutenait et l'encourageait d'une voix rassurante

Intérieurement, elle se mit au défi de le relevé.

 

Des jours et des mois passèrent,

Grâce à cette complicité et se soutien quotidien,

Main dans la main ils restèrent.

L'homme a pu se relever certes en n'oubliant rien.

 

L'Amitié prenant des visages différents

Étant à a fois, confidente et amie du rire

Pour la remercier, l'homme lui offrit le plus beau des présents

Ce pour quoi elle s'est démenée : lui rendre son sourire.

 

Cependant, comme tout ici-bas,

Le bonheur est éphémère.

Et un beau jour la séparation arriva;

L'homme pleura sur aujourd'hui, en regrettant hier.

 

Avec du recul il s'aperçut,

Que de cette amie il dépendait.

Ces larmes coulant sans retenue,

Il découvrait à nouveau la souffrance d'un cœur qui saignait.


A la croisée des chemins, l'Amitié lui dit :

«  Quand la vie nous met à genoux,

On peut choisir ou refuser de se relever.

Alors, promet moi de rester debout

Et de ne plus jamais tomber. »

Il lui promit et elle partit.

 

 

L'attachement est une chose absurde, que

L'on ne contrôle pas, auquel on ne s'attend pas et

Qui finit toujours par nous faire souffrir

Mais parfois, l'attachement est inévitable.

Morgane Pr

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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 20:35

Le bonheur chez la biche 

 

 

Il était une jolie biche appelée Agathe

Bien élégante, douce et pleine d'allégresse

Qui avait comme voisine, Mauricette, une blatte

Elle lui demanda avec politesse

"-Comment faites vous pour avoir une vie si heureuse? cela m'épate!

-C'est bien simple, de ma vie je suis maîtresse

Pour qu'elle ne soit pas ingrate

Mais je laisse aussi place à la souplesse

Et l'heureusitée est immédiate!"

La blatte à se confesse

Se rendit compte que sa vie était fort plate

Le laisser aller était sa faiblesse

 

Quelques semaines passent

Et on trouva la mort chez la blatte

Morte de paresse

Morte de tristesse.

 

Le bonheur se construit et se travaille par nos soins

 

Léa.P

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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 20:32

Le pauvre guitariste


Un pauvre guitariste, aussi pauvre qu'on ne peut l'imaginer,

avait pour habitude d'être réduit à la mendicité.

C'était pourtant un jeune homme brave, au coeur remplit de mélodies,

cherchant tout simplement à oublier les soucis.

Il parcourait les rues, sans d'autres armes,

que des cordes frappées qui libéraient son âme.

 

Un soir où la nuit sortait son manteau étoilé,

il se trouva fortement envoûté.

Des lueurs de bonheur opéraient entre ses doigts de musiciens,

on aurait cru que ses accords, n'auraient jamais de fin.

 

Il murmurait sans voix, des mélodies d'amour.

D'un amour, perdu pour toujours.

Bercée par cette douce romance, une vieille femme s'approcha de lui.

Ses yeux reflétaient les couleurs de la vie.

 

«Mon enfant, disait-elle, je t'entends tous les soirs jouer de tes mains,

des centaines de musiques prouvant ton chagrin.

Mon mari est fort mourant,

et dans quelques jours,

lorsque le ciel sera noir et tremblant,

la mort l'emportera pour toujours.

Mon dernier souhait serait que pour lui,

tu viennes à son chevet, le regard posé sur lui,

et que tu lui murmure les belles choses de la vie.

L'enfance, l'amour, la vieillesse, tel est ton défi.»

 

Le pauvre guitariste, ne sachant quoi répondre,

regarda la lune, si belle et si ronde.

«Cette nuit est si belle, pensait-il, si douce,

une de ces nuits que nous n'oublions pas.

Je pourrais chanter, le bonheur des jours d'été allongé dans la mousse,

ou encore ceux d'hiver, autour d'un bon repas.»

 

Il se pencha vers la vieille femme, et,

d'un sourire semblable à celui d'un enfant,

il lui fit comprendre qu'il allait chanter,

pour le bien-être de son amant.

 

Les jours et les nuits passèrent.

Les accords, les mélodies se mélèrent,

formant des musiques les plus belles au monde,

formant des sourires dans ce foyer aux émotions profondes.

 

Mais la mort ne tarda guère,

et emporta avec elle cet être cher,

laissant couler les larmes de cette vieille femme,

tellement remplies de grandeur d'âme.

 

«Mon enfant, disait-elle, te voici muni d'un don exceptionel.

Celui de raviver une petite étincelle...

Grâce à tes douces mélodies, mon mari s'est envolé,

laissant derrière lui, une femme comblée.»

 

Notre pauvre guitariste, fut très étonné,

et senti une grande joie le traverser.

Si grande, que les couleurs de la vie étaient revenues à lui,

grâce à cette vieille femme, et à son mari.

 

Quel est le genre humain ?

Le fait de ne se satisfaire de rien ,

La richesse, la gloire, ne sont que des mots.

Le véritable bonheur se trouve être un cadeau.

Un cadeau à la portée de chaque humain,

mais oublié, et non pas que par les malsains.

Notre pauvre petit guitariste avait perdu les couleurs de la vie,

les couleurs essentielles au bon fonctionnement de celle-ci.

Il était réduit à la mendicité,

mais il était cependant riche de bonté.

Et c'est cette qualité qui le rendit Joyeux,

Car rien n'est plus important que d'être heureux. 

 

      Marie

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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 20:30

Destination Lune, 

Pour un monde meilleur

 

Yasmine la fourmi

part pour la lune

pour rêver d'une belle vie

et de beaux costumes.

 

Elle alla rencontrer

Son amie la cigale

qui par un mal entendu

croyais qu'elle voulait rentrer

dans sa ville natale,

la grande et belle capitale.

 

Pourquoi veux tu partir petite fourmi?

Tu n'est pas bien ici avec tous tes amis ?

Non répondit-elle, ici c'est la guerre

Les hommes sont devenus fous.

Ils sont en train de détruire notre terre

et de croire en n'importe quel gourou.

Notre pays a besoin de quelqu'un

qui aurai des pouvoir surnaturel

pour nous rendre heureux

et non pas superficiel

comme tous ses riches extrêmement vieux.

Comment va tu faire petite fourmi ?

Partir sur la lune pour créer un nouveau monde

Pour la lune ? Répondit la cigale avec stupeur

Bah oui, quitter cette terre pour la voir ce détruire

pour la voir exploser et atteindre ses ondes

Seule devant cette vaste terreur

Si cela ce passe je pourrais mourir.

 

____________________

 

Pourquoi détruire la terre,

alors qu'on mourra tous.

Pourquoi faire la guerre

pour nous éloigner tous ?

 

On peut trouver une morale immorale.

Pourquoi en trouver une

alors qu'on peut

tout simplement faire la notre.

      Guillaume

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