La Primevère et le Soleil
Un pâle matin de décembre,
Se réveillant tout frissonnant,
De la nuit froide et de ses vents,
Un plan de fleurs aux couleurs d’ambre,
Voyait venir du ciel les premières lumières,
De celui qui les bercerait toute une journée,
Et chasserait le gel qui les avait tuées,
Rendant orpheline la dernière Primevère.
Elle cria d’un ton plus froid que l’hiver :
« Ô astre divin, roi de l’univers,
Toi qui de tes rayons frappe la terre,
De ta chaleur sature l’atmosphère,
Tu pourfends nos saisons,
Hâte notre éclosion,
Par tes méfaits nous prive du Printemps,
Réduisant nos vies à un instant. »
L’Astre réagissant à ces dures paroles,
Furieux de se voir incomber ces hyperboles,
Brûla le sol de ses lames dorées,
Changeant en cendres Primevère et Daphnée,
Qui désormais se plaindront en Février,
Au Maitre des vents de les éparpiller.
Face à l’homme, la raison de la nature est
toujours à plaindre.
Thomas